« Braveman », ou la nuit d’un justicier

Braveman, c’est un peu l’idéal auquel chaque homme aspire: Sauver la veuve, casser la gueule au méchant pour justifier sa propre soif de violence et accessoirement protéger l’orphelin, si les organismes sociaux ne veulent pas de lui. D’aussi nobles sentiments nous obligent à agir masqué, signe de temps où il ne fait pas bon se montrer altruiste.

Les clichés du film de super héros sont tous présents:

– La ville, si possible tentaculaire, car à la campagne, c’est bien connu, les gens se font justice eux-mêmes.

– Le projecteur des années 50 qui semble toujours plus efficace qu’un appel téléphonique du XXIème siècle.

– Le héros au sommet d’un immeuble qui doit perdre un temps fou dans les  ascenseurs (s’il ne reste pas bloqué dedans)

– Un méchant qui rigole méchamment sans qu’on ne s’interroge sur ses motivations (après tout, il a sûrement de bonnes raisons. D’ailleurs dans le film, c’est peut-être lui le plus normal!)

– L’innocent à protéger. (Un alcoolique est toujours innocent. Demandez à un avocat si vous ne me croyez pas.)

En dehors des procédés filmiques éculés depuis Superman, le montage en splitscreen est ce qui a demandé le plus d’efforts. Outre le rapprochement avec le découpage par case et le déplacement de l’oeil du lecteur contrôlé par le dessinateur, c’est la dissimulation des coupes de montages qui gomme les codes du film. Elles sont toujours présentes mais cachées par l’image précédente. Le seul lien qui maintient Braveman dans la vidéo est la linéarité du temps, imposée par le réalisateur.

Pour terminer sur ce film et cet article, la fin n’est pas assez pathétique. Bien qu’anti-climax au possible (c’est d’un lent), une vieille dame aveugle aurait mieux achevé notre (z)héros.

Première version du montage avec une fin alternative à télécharger.