un ami s’en est allé…

Je croise la première fois Antonio à PEV Ramses pendant l’été 2000. Stagiaire pendant un petit mois pour mon BTS, je le découvre aux manettes de la plus belle régie 3 machines du boul’Mich’.

©AMDS

Pas arrogant avec le petit que je suis, on cause rapidement cinoche. Je n’en mène pas large, sa connaissance du 7ème Art surpasse de loin la mienne. Il le sait mais ne me charrie pas. Entre passionnés, c’est l’échange qui compte. Trop content de voir que nous aimons les mêmes films des années 80-90, je lui rend souvent visite entre deux assignations plus ou moins éloignées du montage (mémorables et vaines tentatives de grattages de mur bleu à la spatule…).

Antonio est chef monteur et conformateur. Un métier peu connu mais essentiel : il a la responsabilité d’assurer la qualité de chaque produit fabriqué par PEV Ramses. Et Anthony en a rattrapé des bourdes de dernières minutes: Un faux raccord de peau de chat dans Oggy et les cafards®, des oiseaux de Marcelino pan y vino® passant derrière l’église tous rajoutés in extremis.

Je repasse de temps en temps après mon diplôme pour boire un verre avec lui et faire des télécinémas de films en super8 (Ramses a démenagé Rue Henri Barbusse).

Vers 2006-2007, il se lance dans une formidable série de mash-up avec les personnages de Matrix.

Je me lance le pari d’en faire aussi. Loin d’en prendre ombrage, AMDS (son pseudo sur YT) m’encourage à poursuivre. Je ferai 6 épisodes de Neo waiting for the love train.

Neo ne sait toujours pas quel train choisir…

Il me fait le compliment de vouloir les inclure comme des suites. Je suis évidemment flatté mais mon talent est bien loin d’égaler le sien.

Les années passent et je vois enfin le travail titanesque d’Anthony reconnu par le monde entier, ses films font des millions de vues.

Un succès dont je suis évidemment jaloux et le serai toujours comme un petit Salieri devant Mozart. Car oui, Antonio était un virtuose comme on en rencontre peu. Un Houdini qui nous joue un vilain tour en disparaissant subitement un dimanche matin…

Nous échangeons encore un peu sur nos créations respectives mais nos correspondances s’espacent… On pense toujours avoir le temps…

Je vais pleurer… longtemps.